Œuvres

Bandes

2024

Tis­sage en liga­ture tra­vaillé par le geste selon la tech­nique du tis­sage tra­di­tion­nelle du raphia des arti­sanes Bami­lé­kées.

Tis­sus en coton, raphia, tein­ture

4 bandes cha­cune de 1 mètre par 4 mètres de hau­teur

Enre­gis­tre­ments sonores


Vers 1896 le sul­tan Njoya roi des Bamoun mit sur pied un sys­tème d’écriture, dite A Ka U Ku, dans l’objectif de com­mu­ni­quer avec son peuple.

L’idée de créer des signes pour en faire “un livre qui parle sans qu’on ne l’entende” lui était venue d’un songe. Entre 1896 et 1918, cette écri­ture a connu six étapes de trans­for­ma­tions pour abou­tir aux sym­boles aujourd’hui pré­sents sur le tis­su dit “Ndop”.

Les arti­sanes Bami­lé­kés filent et défau­filent avec des fibres de raphia cette écri­ture codi­fiée, cachant des mes­sages à l’intérieur des pans de coton. Cette concep­tion tra­di­tion­nelle est aujourd’hui mise en péril par  l’industrialisation mas­sive.

Pour cette ins­tal­la­tion, j’ai décli­né les dif­fé­rentes étapes du tis­sage. Ces gestes tra­di­tion­nels sont ins­crits et figés sur quatre bandes tex­tiles. Elles jouent avec les bandes sonores enre­gis­trées pour cette ins­tal­la­tion : des rues, des ins­tants, des oiseaux, des insectes, du silence…

Bandes sonore

Bandes immerge le spec­ta­teur au sein de ces sono­ri­tés : d’une rue bruyante à une église… puis à un calme abso­lu où une arti­sane tra­vaille des fibres de raphia.


Mai­son des Deux Terres, Rési­dence à Gri­gnan

© Laurent Quin­kal (pho­tos) / © Jef­frey Ribier (Mon­tage sonore) / Avec l’aide de l’A­DAGP, Paris