La kora… Mais qu’est ce que c’est ?
La kora est une harpe-luth africaine originaire d’Afrique de l’Ouest.
Son origine, comme beaucoup d’instruments venant de pays à tradition et transmission orale, reste controversée. Il est difficile de savoir exactement son époque de création car son histoire se mêle entre légendes et contes.
Une des légendes liée à l’origine de la Kora :
La première kora était jouée par un djinn (une créature créé par Allah avant les hommes, façonnée à partir d’une flamme sans feu). Ce Djinn vivait près d’un cours d’eau. Un jour, pendant que le roi Soundiata Keita et son griot Balla Fasséké se promenaient le long d’un fleuve, ils entendirent le son inconnu et beau de cet instrument. Le roi aurait bravé les eaux du fleuve pour aller arracher l’instrument des mains du djinn. Une fois revenu sur la berge, il en joua puis le donna à son griot qui en joua à son tour. Le roi découvrit qu’il lui était plus agréable de l’entendre plutôt que d’en jouer. Il déclara donc à son griot : « dorénavant, tu joueras pour moi. » et ainsi, Balla Fasséké fut le premier griot musicien, poète, historien et conteur à faire profiter du son de la Kora à la cour des rois Mandingues. Puis, son savoir se transmis de génération en génération.
Comment alors parler de Kora sans parler des griots nommés « Djélis » ?
Depuis toujours, ils font une transmission de leurs savoirs par le sang, de génération en génération afin que cela reste dans le cadre familial. Certains d’entre eux sont issus des Mandingues, peuple originaire du sud du Mali. Ils sont généralement spécialisés en histoire, art oratoire et en pratique musicale. Ils transmettent leurs savoirs à la population en contes ou en chants.
J’ai fabriqué ma Kora il y a quelques temps, aidée par Samuel Lares, un luthier-conteur qui vit en Ardèche. Pris sous son aile il y a plus de dix ans par Bassirou, un flutiste Burkinabé puis par Ladji Barry un malien, ces deux hommes lui transmettent leurs savoirs-faire.
Samuel c’est quelqu’un de passionné, humble, pédagogue et généreux. Nous ne nous sommes pas réunis seulement pour faire ma Kora, nous avons aussi mangé un excellent mafé dont la recette lui avait elle aussi été transmise…
Au niveau de sa lutherie, elle est composée d’une demi calebasse servant de caisse de résonance, nommée « Mirayo ». Cette caisse est recouverte d’une peau d’animal nommée « Koulo » pouvant être de la vache, de l’antilope ou encore du bouc. Elle est fixée de part et d’autre par des rivets métalliques disposés également pour orner l’instrument de différents symboles et décorations.
Cette peau sert de membrane, permettant ainsi au son de se diffuser dans toute la caisse de résonance. Cette dernière est percée à l’arrière par une ouverture, faisant office d’ouie et appelée « Kora Bounda » ou encore « porte de la maison ». Elle peut également servir à recevoir des présents en nature sans déranger ou interrompre le musicien.
Un long manche en bois parfois sculpté, appelé « Falo » pouvant aller jusqu’à 1m50, traverse de part et d’autre la calebasse. Sur sa partie supérieure, 21 cordes sont fixées. Ces cordes sont à l’origine en boyaux nommés « Djoulo » mais elles peuvent être remplacées par des fils de pêche voir des cordes de harpe. Traditionnellement, elles étaient fixées au manche à l’aide de cuir tressé nommé « Konso » permettant d’accorder l’instrument. Sur les modèles plus modernes, ces lanières ont été remplacées par des mécaniques de guitare ou de harpes pour que l’accordage soit plus facile.
Les cordes sont fixées en bas par un anneau de fer forgé « Djoutoné » servant de cordier. Elles passent par un chevalet de bois nommé « Bato », ce dernier comporte des encoches taillées de chaque coté, à égale distance des unes des autres, servant ainsi à recevoir les cordes. Le chevalet repose sur un coussinet nommé « Koularayo » qui est lui-même en contact avec la membrane de l’instrument.
Dans son corps passant sous la peau, on retrouve deux manches en bois cylindriques qui font office de poignées et nommés « Boulkalamo ». Une dernière tige nommée « Barambando » est placée à la perpendiculaire du manche et traverse la calebasse de part en part, aidant ainsi à sous tendre la peau en son centre.
Vous pourrez me retrouver sur mes spectacles de contes avec ma kora.
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