La Kora

La kora… Mais qu’est ce que c’est ?

La kora est une harpe-luth afri­caine ori­gi­naire d’Afrique de l’Ouest.

Son ori­gine, comme beau­coup d’ins­tru­ments venant de pays à tra­di­tion et trans­mis­sion orale, reste contro­ver­sée. Il est dif­fi­cile de savoir exac­te­ment son époque de créa­tion car son his­toire se mêle entre légendes et contes.

Une des légendes liée à l’o­ri­gine de la Kora :

La pre­mière kora était jouée par un djinn (une créa­ture créé par Allah avant les hommes, façon­née à par­tir d’une flamme sans feu). Ce Djinn vivait près d’un cours d’eau. Un jour, pen­dant que le roi Soun­dia­ta Kei­ta et son griot Bal­la Fas­sé­ké se pro­me­naient le long d’un fleuve, ils enten­dirent le son incon­nu et beau de cet ins­tru­ment. Le roi aurait bra­vé les eaux du fleuve pour aller arra­cher l’ins­tru­ment des mains du djinn. Une fois reve­nu sur la berge, il en joua puis le don­na à son griot qui en joua à son tour. Le roi décou­vrit qu’il lui était plus agréable de l’en­tendre plu­tôt que d’en jouer. Il décla­ra donc à son griot : « doré­na­vant, tu joue­ras pour moi. » et ain­si, Bal­la Fas­sé­ké fut le pre­mier griot musi­cien, poète, his­to­rien et conteur à faire pro­fi­ter du son de la Kora à la cour des rois Man­dingues. Puis, son savoir se trans­mis de géné­ra­tion en géné­ra­tion.

Com­ment alors par­ler de Kora sans par­ler des griots nom­més « Djé­lis » ?

Depuis tou­jours, ils font une trans­mis­sion de leurs savoirs par le sang, de géné­ra­tion en géné­ra­tion afin que cela reste dans le cadre fami­lial. Cer­tains d’entre eux sont issus des Man­dingues, peuple ori­gi­naire du sud du Mali. Ils sont géné­ra­le­ment spé­cia­li­sés en his­toire, art ora­toire et en pra­tique musi­cale. Ils trans­mettent leurs savoirs à la popu­la­tion en contes ou en chants.

Face­book de Samuel : www.facebook.com/samuel.lares.7

J’ai fabri­qué ma Kora il y a quelques temps, aidée par Samuel Lares, un luthier-conteur qui vit en Ardèche. Pris sous son aile il y a plus de dix ans par Bas­si­rou, un flu­tiste Bur­ki­na­bé puis par Lad­ji Bar­ry un malien, ces deux hommes lui trans­mettent leurs savoirs-faire.

Samuel c’est quel­qu’un de pas­sion­né, humble, péda­gogue et géné­reux. Nous ne nous sommes pas réunis seule­ment pour faire ma Kora, nous avons aus­si man­gé un excellent mafé dont la recette lui avait elle aus­si été trans­mise…

Au niveau de sa luthe­rie, elle est com­po­sée d’une demi cale­basse ser­vant de caisse de réso­nance, nom­mée « Mirayo ». Cette caisse est recou­verte d’une peau d’a­ni­mal nom­mée « Kou­lo » pou­vant être de la vache, de l’an­ti­lope ou encore du bouc. Elle est fixée de part et d’autre par des rivets métal­liques dis­po­sés éga­le­ment pour orner l’ins­tru­ment de dif­fé­rents sym­boles et déco­ra­tions.

Cette peau sert de mem­brane, per­met­tant ain­si au son de se dif­fu­ser dans toute la caisse de réso­nance. Cette der­nière est per­cée à l’ar­rière par une ouver­ture, fai­sant office d’ouie et appe­lée « Kora Boun­da » ou encore « porte de la mai­son ». Elle peut éga­le­ment ser­vir à rece­voir des pré­sents en nature sans déran­ger ou inter­rompre le musi­cien.

Un long manche en bois par­fois sculp­té, appe­lé « Falo » pou­vant aller jus­qu’à 1m50, tra­verse de part et d’autre la cale­basse. Sur sa par­tie supé­rieure, 21 cordes sont fixées. Ces cordes sont à l’o­ri­gine en boyaux nom­més « Djou­lo » mais elles peuvent être rem­pla­cées par des fils de pêche voir des cordes de harpe. Tra­di­tion­nel­le­ment, elles étaient fixées au manche à l’aide de cuir tres­sé nom­mé « Kon­so » per­met­tant d’ac­cor­der l’ins­tru­ment. Sur les modèles plus modernes, ces lanières ont été rem­pla­cées par des méca­niques de gui­tare ou de harpes pour que l’ac­cor­dage soit plus facile.

Les cordes sont fixées en bas par un anneau de fer for­gé « Djou­to­né » ser­vant de cor­dier. Elles passent par un che­va­let de bois nom­mé « Bato », ce der­nier com­porte des encoches taillées de chaque coté, à égale dis­tance des unes des autres, ser­vant ain­si à rece­voir les cordes. Le che­va­let repose sur un cous­si­net nom­mé « Kou­la­rayo » qui est lui-même en contact avec la mem­brane de l’ins­tru­ment.

Dans son corps pas­sant sous la peau, on retrouve deux manches en bois cylin­driques qui font office de poi­gnées et nom­més « Boul­ka­la­mo ». Une der­nière tige nom­mée « Baram­ban­do » est pla­cée à la per­pen­di­cu­laire du manche et tra­verse la cale­basse de part en part, aidant ain­si à sous tendre la peau en son centre.

Vous pour­rez me retrou­ver sur mes spec­tacles de contes avec ma kora.


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